Prise en charge personnalisée des ronflements et des apnées du sommeil à l’AZ Sint-Maria

03 Mars 2022 Infos santé

Les apnées du sommeil sont plus fréquentes qu’on ne le pense et comportent un risque grave pour la santé. Elles affectent la qualité du sommeil, ce qui provoque chez les patients qui en souffrent une somnolence en journée, des troubles de la concentration, des problèmes de mémoire ou de l’irritabilité. À long terme, ces personnes développent aussi un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires. Le dépistage précoce est donc important. Le Dr Karen Pilaete, cheffe médicale du service des maladies du nez, de la gorge et de l’oreille, nous explique ce que sont exactement les apnées du sommeil et comment nous les prévenons et les traitons dans notre hôpital.

Les apnées du sommeil présentent un risque grave pour la santé

Les ronflements et les apnées du sommeil, qu'est-ce que c'est ?

Si les voies respiratoires entre la narine et les cordes vocales présentent un rétrécissement, il y a de fortes chances que nous ronflions. Dans certains cas, elles peuvent se refermer complètement (collapsus), ce qui provoque un léger arrêt de la respiration. Une apnée de ce type peut se produire plusieurs fois par heure, selon la personne. Les personnes en surpoids ou présentant des anomalies de la cavité nasale et/ou du pharynx, les fumeurs, les personnes qui prennent des somnifères ou des sédatifs et les consommateurs d’alcool en sont beaucoup plus atteints. À chaque apnée, le taux d’oxygène dans le sang diminue et la personne se réveille, consciemment ou non. La qualité du sommeil diminue donc, avec toutes les conséquences précitées.

Comment les apnées du sommeil sont-elles diagnostiquées ?

Un moniteur Brizzy permet d’effectuer très facilement un premier dépistage des apnées du sommeil à domicile. Le patient vient chercher cet appareil lui-même le soir. Un médecin ou un membre du personnel infirmier fixe une électrode sur le front du patient et une autre sur son menton. Avant de se coucher, le patient connecte les deux électrodes au moniteur Brizzy. Les résultats sont disponibles deux jours plus tard. Si des anomalies sont observées, une polysomnographie est réalisée par le laboratoire du sommeil, lors de laquelle différents paramètres physiologiques sont enregistrés pendant le sommeil du patient.

Comment les ronflements sont-il examinés ?

L’endroit des voies respiratoires supérieures où le ronflement est produit peut être examiné au moyen d’une endoscopie du sommeil. Lors de cet examen dynamique (sous sédation), l'ORL utilise un laryngoscope flexible pour inspecter l’endroit du collapsus des voies respiratoires supérieures et vérifie éventuellement l’effet d’une orthèse buccale sur les apnées.

Lorem ipsum dolor sit amet.

Quels sont les traitements possibles ?

Traitements non chirurgicaux

Dans un premier temps, des conseils relatifs au mode de vie sont donnés aux patients : un régime alimentaire est prescrit aux personnes en surpoids, un sevrage alcoolique et/ou tabagique est recommandé si nécessaire, la médication est adaptée…

Souvent, ces mesures sont insuffisantes et il est nécessaire d'aller plus loin. Nous pouvons opter pour l'orthèse buccale (photo à gauche) ou OAM (orthèse d'avancée mandibulaire), en particulier lorsque la langue est à l'origine du collapsus. Le patient doit d’abord se rendre chez un dentiste spécialisé pour adapter l’orthèse buccale.

En cas d’apnées du sommeil modérées à sévères, nous choisissons plutôt d’orienter la personne vers le pneumologue en vue d'un traitement par PPC (ventilation en pression positive continue). Dans ce cas, le patient porte, pendant la nuit, un masque nasal ou facial connecté à un appareil qui délivre en continu de l'air en légère surpression dans la cavité nasale et le pharynx, arrêtant ainsi le ronflement et les apnées.  

Traitements chirurgicaux

En cas d’obstruction nasale ou de collapsus au niveau du palais, de la glotte et/ou des amygdales, un traitement chirurgical peut remédier aux ronflements et aux éventuelles apnées du sommeil. Bien qu’une obstruction nasale, consécutive à une déviation de la cloison, soit rarement la seule responsable des ronflements, nous pouvons procéder à une correction de la cloison nasale. Si nous constatons un collapsus au niveau du palais, de la glotte et/ou des amygdales, nous optons pour la chirurgie palatine. Depuis quelques années, nous utilisons pour ce faire une nouvelle technique : la Barbed Reposition Pharyngoplasty (BRP, ou pharyngoplastie de repositionnement barbelé). Afin de réduire le collapsus palatin, les amygdales sont retirées (tonsillectomie), puis les muscles du pharynx sont réorientés. L’avantage de cette nouvelle technique est que nous n’enlevons pas de tissu au niveau du palais, ce qui était le cas auparavant.  Conséquence : un pharynx plus large et moins de cicatrices, qui pourraient à terme entraîner à nouveau un rétrécissement. La BRP a lieu sous anesthésie générale, avec une hospitalisation d'une seule nuit. Une bonne analgésie postopératoire et une alimentation molle et froide sont importantes pour le rétablissement.