Le service de psychologie pédiatrique s’agrandit : « Vous sentez-vous bien dans votre peau ? »

04 Juillet 2023 Actualités

Le bien-être mental et physique de nos enfants ne cesse de se dégrader, ainsi que l’a récemment révélé l'étude « Jongeren en Gezondheid » (Jeunes et Santé) lors de laquelle plus de 20 000 enfants et adolescents âgés de 11 à 18 ans ont été interrogés. La tendance négative s’est renforcée à la suite du Covid-19. Mais les réseaux sociaux n’y sont pas étrangers non plus. « Avec le service de psychologie pédiatrique, l'AZ Sint-Maria entend veiller au bien-être et au bon fonctionnement des enfants de la région. Avec l'arrivée d'un deuxième psychologue clinicien, nous souhaitons également réduire les listes d'attente dans la région. » Nous laissons la parole à Paulien Timmermans et Philine Collyns du service de psychologie pédiatrique.

Philine Collyns et Paulien Timmermans du service de psychologie pédiatrique.

Philine Collyns (psychologue clinicienne) : « Heureusement, les problèmes de santé mentale et leur accompagnement sont aujourd'hui mieux reconnus. En effet, les problèmes de comportement, les troubles physiques, les troubles du développement ou de l'alimentation, les problèmes de sommeil, etc. ne peuvent pas toujours être résolus médicalement et peuvent avoir une cause qui n’est pas évidente. Souvent, un accompagnement psychologique est la clé du succès.

Paulien Timmermans (psychologue clinicienne) : « Ensemble, nous étudions donc les symptômes dont souffre l'enfant, leur durée et leur gravité, la cause sous-jacente et la manière dont les troubles sont entretenus. En collaboration avec le réseau de l'enfant ou de l'adolescent, nous établissons un trajet sur mesure pour traiter les troubles. »

Les enfants et/ou les parents peuvent-ils s’adresser directement à vous ? Ou doivent-ils être adressés par le médecin généraliste ou un autre professionnel ?

Philine Collyns : « Les deux options sont possibles. Les parents peuvent également s'inscrire eux-mêmes en remplissant une fiche sur notre site web. Les enfants et les adolescents jusqu'à 18 ans peuvent également le faire eux-mêmes. (Les enfants de moins de 12 ans doivent cependant avoir l'autorisation des deux parents.) Les demandes d'aide des parents et des enfants peuvent parfois être très différentes. Souvent, nous nous asseyons alors autour de la table avec tout le monde et essayons de mettre en place un accompagnement dans lequel chacun se sent soutenu et à l'aise.

Paulien Timmermans : « Les futurs parents qui ont des questions pendant la grossesse ou des questions liées à la parentalité et à l’éducation peuvent également s'adresser à nous.  Les parents en devenir se voient en effet confier un nouveau rôle assorti d'une très grande responsabilité. Nous leur donnons des repères et les soutenons dans leur parcours vers la parentalité. Cela peut également se faire après l'accouchement. Et, bien sûr, nous sommes aussi là pour les parents dont les enfants doivent séjourner en néonatalogie ou en pédiatrie. » 

Philine Collyns : « Pour garantir des soins optimaux, une concertation pluridisciplinaire a régulièrement lieu avec les médecins et les professions paramédicales. Ils nous impliquent et nous les impliquons. »

Cette implication est-elle importante pour parvenir à une solution ?

Paulien Timmermans : « Oui. En fonction de l'âge et des problèmes, nous essayons d'impliquer autant que possible l’entourage. Nous examinons donc les différents domaines de la vie de l’enfant et nous nous concertons également avec la crèche, les écoles, le PMS, les coordinateurs de soins, les orthophonistes, les diététiciens, etc. Nous nous attaquons donc à un problème avec l'ensemble du réseau qui entoure l'enfant. Il y a beaucoup de choses à prendre en considération. Mais cette approche pluridisciplinaire est celle qui a le plus de chances de réussir. 

Heureusement, les soins mentaux des enfants et des adolescents sont mieux reconnus aujourd’hui. »

Pour s’attaquer à un problème, il faut impliquer l'ensemble du réseau qui entoure le jeune.

Philine Collyns : « Lorsqu'un enfant éprouve des difficultés mentales, nous essayons de rechercher ensemble la cause sous-jacente. Mais si la cause est un harcèlement à l'école, il va de soi que nous incluons notamment les enseignants, l'école et le PMS dans le plan d'action. Les enfants sont très résilients. Cela se termine donc généralement bien. Mais il faut autant que possible impliquer l'ensemble de l'entourage dans le trajet d’accompagnement. »   

Comment un tel trajet d’accompagnement se déroule-t-il ? 

Paulien Timmermans : « Lors du premier entretien, j'invite les parents et/ou l'enfant afin que nous fassions plus ample connaissance et que nous discutions des attentes par rapport à la thérapie. Nous établissons ainsi une relation dans un climat de sécurité et nous nous faisons une image claire de ce qui est difficile et de ce qui se passe bien pour l'enfant et sa famille. Un rendez-vous est également pris pour une première séance individuelle avec l'enfant. En fonction de l'âge de l’enfant et de la nature des problèmes, nous optons ensemble pour une thérapie par le jeu, une thérapie par la parole ou une thérapie créative.
Après plusieurs séances individuelles avec l'enfant ou l'adolescent, le déroulement de la thérapie est également abordé avec les parents après concertation. Nous donnons des conseils sur la manière de gérer la problématique à la maison et/ou à l'école. » 

Philine Collyns : « Notre service est donc principalement axé sur la première ligne. Cela signifie que pour les problèmes plus complexes, nous réorientons l’enfant vers un pédopsychiatre ou vers d'autres soins spécialisés. Mais les enfants et les parents ne doivent pas s'inquiéter de cette distinction. À l'AZ Sint-Maria, nous fournissons toujours des soins appropriés, tout le monde peut s’adresser à nous. Nous vous écoutons et vous aidons volontiers. » 

Quels sont les problèmes des enfants et des parents qui s’adressent à vous ? 

Paulien Timmermans : « Il s'agit souvent de problèmes d'identité, de peur de l'échec, d’assimilation d’un deuil, de dépression, de harcèlement, d'automutilation, de problèmes psychosomatiques, de crises de panique ou d'angoisse... L’établissement de relations durables est également un problème auquel de nombreux enfants et adolescents sont confrontés. Ils nouent des liens avec d'autres jeunes. Mais comment construire une amitié ou une relation de confiance ? C'est parfois plus difficile qu'on ne le pense. »

Philine Collyns : « La pandémie de Covid-19 a également laissé des traces. Les mesures de lutte contre le coronavirus ont rendu l'enseignement à distance fréquent, limité les contacts sociaux et mis les loisirs en sourdine. Il va sans dire que cette période n'a pas été propice au bien-être des enfants et des adolescents. Nous constatons ainsi plus de dépression et aussi de solitude. Et ce, alors que cette jeune génération est très interactive en ligne. » 

Nous constatons ainsi plus de dépression et de solitude.

Le bien-être mental et physique des enfants ne cesse de se dégrader.

Philine Collyns : « La pandémie de Covid-19 a également laissé des traces. Les mesures de lutte contre le coronavirus ont rendu l'enseignement à distance fréquent, limité les contacts sociaux et mis les loisirs en sourdine. Il va sans dire que cette période n'a pas été propice au bien-être des enfants et des adolescents. Nous constatons ainsi plus de dépression et aussi de solitude. Et ce, alors que cette jeune génération est très interactive en ligne. » 

Paulien Timmermans : « Mais bien sûr, ces réseaux sociaux affichent une image idéale. Grâce à Photoshop et à d'autres applications pratiques, les "modèles de rôle" deviennent de plus en plus irréalistes. Et lorsque les enfants et les adolescents commencent à s’y comparer, c'est néfaste pour leur estime de soi et leur bien-être. Autrefois, le harcèlement se limitait à l'école. Aujourd'hui, il se poursuit en ligne le soir ou le week-end. D'un côté, les réseaux sociaux ont beaucoup d'avantages. Mais, d’un autre côté, ils peuvent rendre les jeunes stressés ou peu sûrs d’eux. » 

Philine Collyns : « Heureusement, les enfants et les adolescents d'aujourd'hui sont plus enclins à oser tirer la sonnette d'alarme. La "Ketnetweek tegen Pestent" et le "Red Nose Day" de VTM et Q-Music ont permis de sortir la problématique mentale de la sphère du tabou.  Les enfants et les adolescents s’adressent dès lors plus souvent à nous. Non pas qu'ils veuillent le faire dans l'anonymat. Car en général, les parents sont au courant. Le terme "bien-être" est donc un sujet dont on peut davantage discuter aujourd'hui. Les enfants et les adolescents sont plus ouverts que par le passé. Et, bien sûr, pour ceux qui ont encore quelques craintes à ce sujet, un hôpital est un environnement très accessible. Il leur suffit de compléter un simple formulaire de demande d’un premier entretien sur notre site web. Nous les accueillons alors rapidement pour discuter, entre autres. Ensemble, nous réussirons. » 

Plus d’informations

  • Les entretiens avec les enfants peuvent avoir lieu pendant les heures d’école ou en dehors. Si nécessaire, nous fournissons un certificat d'absence scolaire.
  • Dans le cadre de trajets de soins bien définis (admission en pédiatrie, par exemple), le soutien d'un psychologue est gratuit. Le médecin ou le personnel soignant vous informera toujours à l'avance du coût éventuel de l’accompagnement psychologique.
  • Pour les consultations ambulatoires, le paiement se fait par le biais d'une facture envoyée ultérieurement.
  • Renseignez-vous sur les possibilités de remboursement auprès de votre mutuelle.