Bronzez intelligemment ! Et faites examiner votre peau à temps !

03 Août 2022 Infos santé

Le nombre de cas de cancer de la peau continue d'augmenter dans notre pays. Aujourd'hui, un Belge sur cinq doit faire face à un cancer de la peau avant l'âge de 75 ans. Soyez donc prudent lorsque vous vous exposez au soleil. « Car trop de soleil n'est pas bon pour la peau. Elle brûle et vieillit plus vite, mais le soleil favorise également le cancer de la peau », avertit le Dr Jan Gutermuth, chef médical du service de dermatologie à l'AZ Sint-Maria Halle.

Le Dr Jan Gutermuth est chef médical du service de dermatologie.

À l'AZ Sint-Maria Halle et à l'UZ Brussel, le Dr Jan Gutermuth, chef du service de dermatologie, reçoit des patients qui se soumettent à un dépistage du cancer de la peau. Le dermatologue, qui a précédemment effectué des recherches sur l’immunothérapie dans ce domaine au National Cancer Institute NIH américain et a mené une étude à grande échelle à Munich sur l’influence des facteurs environnementaux sur l’immunologie, connaît mieux que quiconque les risques d’une trop grande exposition au soleil et l’importance de la prévention.

Quelques chiffres

Selon la Fondation contre le Cancer, le mélanome est le sixième type de cancer le plus fréquent en Belgique. En 2019, 3 726 personnes ont reçu le verdict de mélanome malin (2 070 femmes et 1 656 hommes). Ce chiffre représente 5 % du nombre total de personnes chez qui un cancer a été diagnostiqué au cours de la même année. Cependant, en moyenne, – et bien sûr, en fonction du stade auquel le cancer de la peau est découvert – jusqu’à 95 % des cas peuvent être guéris. « C’est pourquoi, outre la prévention, un dépistage précoce est d’une importance capitale », déclare le Dr Gutermuth.

Ce dépistage du cancer de la peau consiste à examiner le patient de la tête aux pieds.

Information et dépistage

La prévention est indispensable, surtout chez les personnes plus jeunes. « Si la peau des jeunes enfants est brûlée, ils sont exposés à un risque accru de cancer de la peau pour le reste de leur vie. Le mot d’ordre est de couvrir la peau (en portant un t-shirt et une casquette, par exemple) et de bien l’enduire d’une protection solaire », déclare le dermatologue.

Mais, selon lui, les adultes doivent aussi être informés en permanence sur la manière de s'exposer intelligemment au soleil. « En plus du dépistage préventif, des informations claires sont le seul moyen de prévenir le cancer de la peau. Ce dépistage consiste à examiner le patient de la tête aux pieds. Toute lésion suspecte éventuelle est agrandie et examinée au dermatoscope. Nous pouvons ainsi dépister les cancers de la peau avec une sensibilité de 95 % », ajoute le dermatologue. Les taches pigmentaires suspectes sont enlevées chirurgicalement et à la moindre suspicion de cancer de la peau, nous procédons à une biopsie.

En moyenne, jusqu'à 95 % des cancers de la peau peuvent être guéris.

— Dr Jan Gutermuth, chef médical du service de dermatologie de l'AZ Sint-Maria
Le mélanome est la forme la plus connue (et la plus dangereuse) de cancer de la peau.

Cancer de la peau noire et blanche

Interrogé sur les différentes formes de cancer de la peau, le Dr Gutermuth cite les trois carcinomes les plus fréquents. Le mélanome est la forme la plus connue (et la plus dangereuse) de cancer de la peau. « Littéralement, mélanome signifie "tumeur noire". D’où son surnom de "cancer de la peau noire". Un mélanome peut se développer à partir d'un grain de beauté (de couleur foncée) existant ou se présenter comme une nouvelle lésion cutanée. La tumeur se distingue par une croissance plus rapide et un risque plus grand de métastases dans les ganglions lymphatiques et les organes. »

Tous les types de peau et de plus en plus de jeunes adultes sont à risque

Selon le chef du service de dermatologie, les tumeurs cutanées ne se rencontrent pas seulement chez les patients à risque types, qui ont la peau pâle, des taches de rousseur, les cheveux blonds et les yeux verts ou bleus. « Les peaux foncées trop exposées au soleil peuvent également développer des tumeurs. C’est moins fréquent, mais les cas qui se présentent sont d’autant plus agressifs », avertit le Dr Gutermuth.

Bien que l’âge moyen des patients atteints d’un cancer de la peau soit plutôt supérieur à 60 ans et que les tumeurs cutanées soient rares chez les enfants, le Dr Gutermuth appelle à la plus grande prudence. « Avec l’évolution de notre comportement en matière de loisirs, nous voyons apparaître de plus en plus de problèmes chez les jeunes adultes. D’où la grande importance des informations ciblées et du dépistage ! » conclut le dermatologue.